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Les Thés Noirs d’Inde et de Ceylan

La production de thé en Inde a commencé au XIXe siècle. Les Anglais avaient étudié la possibilité de cultiver
des semences de provenance chinoise dans leur colonie. Cependant, n’ayant aucune idée des techniques
de fabrication et sans aucune expertise, l’entreprise se révéla un échec total. Les tentatives mises en œuvre par
l’écossais Robert Bruce (?-1824), pour cultiver dans la région de l’Assam une plante indigène, très similaire au théier, que les Anglais avaient observé en Chine furent également infructueuses. La première cueillette, vendue à Calcutta en 1836, était malheureusement de mauvaise qualité. À ce stade, la Couronne Britannique n’eut plus qu’une solution : envoyer en mission d’espionnage en Chine Robert Fortune (1812-1880), botaniste, pour dérober plants, semences et surtout les secrets de fabrication nécessaires pour commencer à cultiver le thé à grande échelle dans les colonies.
À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, les régions de production typiques, au-delà de l’Assam, sont le Nilgiri et le Darjeeling, près des sommets de l’Himalaya. Depuis lors, et en l’espace de quelques décennies, le volume du thé indien importé en Angleterre dépassa celui de la Chine.

Les thés noirs fabriqués en Inde ne sont pas uniquement destinés à l’exportation, mais également à la consommation locale où le thé est bu tous les jours selon la recette traditionnelle « chai » : un mélange très parfumé de thé noir, d’épices, de sucre et de lait.

Les quatre récoltes annuelles – au printemps (mars et avril), en été (mai et juin), pendant la période des moussons
(juillet et aout) et en automne (octobre et novembre) – offrent chacune des notes aromatiques différentes. Les
récoltes les plus recherchées par les connaisseurs et les plus cotées sont celles du printemps (first flush) et de
l’été (second flush). Les premières récoltes donnent un thé au parfum fleuri, léger, avec des odeurs de muscat et
d’amandes vertes et une légère astringence. Les deuxièmes récoltes ont un goût fruité et de muscat. Ils sont plus
souples, ronds et corsés que les thés de printemps.


Au XIXe siècle, le café était également cultivé de manière intensive au Sri Lanka. Suite au désastre causé par
une maladie cryptogamique (Hemileia vastatrix) dans les années 1850, la culture du thé remplaça progressivement celle du café, au point de faire de Ceylan le deuxième producteur mondial. Les principales régions de production sont les suivantes : Galle, Kandy, Nuwara Eliya, Ratnapura, Dimbula et Uva. Les thés, en plus de mentionner la région d’origine, sont classés en fonction de l’altitude à laquelle se trouvent les plantations : Le thé high grown (au-dessus de 1200 m), mid-grown (entre 600 et 1200 m) et low grown (en dessous de 600 m).