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L’histoire des Épices

Les épices sont originaires des quatre coins du globe. Cependant, pour la plupart d’entre nous, elles évoquent les saveurs de l’Orient.
En effet, nombre d’entre elles sont issues de végétaux qui poussent à l’état sauvage dans différents pays comme l’Inde, la Chine, les archipels d’Indonésie ou bien encore le Japon.
Elles ont fait courir le monde à de nombreux aventuriers qui, par terre et par mer, sont allés à leurs rencontres dans leurs pays d’origine avant d’y exploiter de grandes plantations.

Un monopole du monde arabe


La connaissance et l’emploi des épices est très ancienne. Ces plantes, utilisés pour rehausser la saveur des mets ou pour leurs vertus médicinales, étaient l’apanage du monde Arabe qui allaient les chercher en Extrême-Orient.
Les Grecs et les Romains furent également très friands des épices. Pour elles, ils s’embarquèrent dans d’audacieuses expéditions maritimes vers les Indes. Par la suite, ils tracèrent une route terrestre vers la Chine d’où ils rapportaient aussi des bijoux et de la soie.
Au Moyen Âge, le commerce des épices était toujours sous domination Arabe. De nombreuses caravanes les acheminaient vers Alexandrie où les Vénitiens les achetaient pour les redistribuer à prix d’or dans différentes épiceries d’Europe.
A cette époque, ces denrées rares et précieuses ne franchissaient que les portes des palais et des monastères. De nombreux textes nous révèlent que les moines utilisaient énormément d’épices tels que le poivre, la cannelle, les clous de girofle et bien d’autres encore.

L’Asie et ses épices


Marco Polo (vers 1254 – 1324) a fait rêver de nombreux voyageurs de par ses récits mais il ne fut pas le pionnier de la route des épices. En effet, son père et son oncle, de riches négociants Vénitiens, l’avaient précédé d’une vingtaine d’année sur la route de la Chine.
La passion des épices sera exacerbée par les récits de Marco Polo et les pays disposent de flottes maritimes vont se lancer dans la quête de ces poudres aux saveurs durant plusieurs siècles.

Les Portugais s’engagent dans cette aventure dès la fin du XVe siècle. Vasco de Gama (1469 – 1524) quitte Lisbonne en 1497 à la tête de quatre caravelles en direction de l’Inde. De nombreuses expéditions s’organisent par la suite et les Portugais deviennent rapidement les maîtres des Îles Moluques tout en poursuivent leur route vers Ceylan d’où ils rapportent de nombreuses cargaisons d’épices.

Toujours à la même époque, un Génois nommé Christophe Colomb (1451 – 1506) part sur l’océan Atlantique en espérant découvrir une nouvelle route vers l’Inde et ses épices. Après plusieurs voyages, ce n’est qu’à l’occasion de sa quatrième expédition en 1502 qu’il rapportera les fameux piments de la Jamaïque ainsi que les premières gousses de vanille. Il rapporta également d’autres produits dont notamment le maïs, le chocolat, les tomates, les pommes de terre ainsi que le tabac en Europe.

L’emprise des Hollandais


Les Hollandais, vers le milieu du XVIIIᵉ siècle détrônent les Portugais qui règnent alors sur le marché des épices. De nombreux conflits dans cette quête des épices se font alors sentir dans toute l’Europe. De nombreux pays, notamment la France, l’Angleterre, la Suède, le Danemark, l’Autriche et la Prusse s’engagent dans de nombreuses expéditions mais sans obtenir le succès des Hollandais.

L’audace d’un Français


Au XVIIIᵉ siècle, défiant les tous les dangers en direction de îles Moluques, le Français Pierre Poivre (1719 – 1786) déroba des plants de girofliers, de canneliers et de muscadiers aux Hollandais. Il réussira à les acclimater sur les îles de France, aujourd’hui nommé l’île Maurice et l’île Bourbon aujourd’hui nommé île de La Réunion située dans l’océan Indien. A partir ce ce moment, les épices gagneront rapidement les îles voisines et d’autres horizons. Cette époque marquera la fin de la suprématie Hollandaise.

La suprématie maritime des Anglais


Au XIXe siècle, les épices deviennent moins rares, moins précieuses et donc moins onéreuses. Leurs cours baissent et les plantations s’étendent un peu partout. Leurs acheminement devient beaucoup plus facile et les expéditions ne sont plus dangereuses ni aussi onéreuses qu’avant.
Les Anglais, après avoir colonisé l’Inde, finissent par dominer toutes les routes des épices.
De nos jours, même si de grandes villes comme Londres, Hambourg, Rotterdam ou bien New-York sont les principaux centre de commercialisation des épices, celles-ci sont devenues disponible à toutes les cuisines du monde entier.